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Ici, jour après jour, by Mademoiselle d'Avignon
15 mai 2015

Ce dont je me souviendrai

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J’ai fait ce que j’ai pu, mais aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. 
Depuis 10 ans, chaque année ce jeudi-là, je suis (très) occupée à veiller sur une roseraie éphémère (on dirait une histoire inédite du petit Prince, vous ne trouvez pas ?)
Je ne fais pas ça toute seule bien sûr, ce genre d’histoire n’aurait aucun sens si elle ne cachait pas des hommes et des femmes prêts à tout pour réussir ensemble ce qui n’était encore qu’une idée. Dans cette histoire-là ils s’appellent Stéph, Carine, Gil, Polo, Clémence, Patrick, Hakim, Christine, Éric, François, Monique, Robert, et encore un autre Robert. Ils s’appellent aussi any, Jean-Luc, Lucas, sophie, Nora, ... Chacun à sa place 
Pendant toutes ces années j’ai passé ce jeudi-là avec eux et beaucoup d’autres dans le plus beau des jardins, à mettre en scène de jolies idées, à connecter entre elles de belles personnes, à accueillir des gens heureux d’être là....
10 ans, ce n’est pas rien, alors bien sûr on a grandi, appris, progressé. D’année en année, tout était de mieux en mieux organisé, de plus en plus lisse. Pourtant c’est de la toute première année que je me souviens le mieux ce soir. 
Je me souviens du parfum étourdissant des roses qui arrivaient par camions entiers et que nous découvrions une à une comme les cadeaux d’un matin de Noël.
Je me souviens du choc esthétique quand tout a été en place pour la première fois et qu’enfin nous nous sommes assis au beau milieu de la nuit dans ce palais vide,
Je me souviens de la foule qui arrivait dès le lendemain matin, on ne savait d’ou, et d’un chiffre : 18 314 visiteurs.
Je me souviens de cet enthousiasme extraordinaire qui nous portait, parce qu’on savait qu’on était en train de réussir notre pari : celui de faire venir dans le monument ceux qui n’en avaient encore jamais franchi la porte.
Je me souviens des émotions décuplées par la fatigue, des larmes qui n’étaient jamais bien loin et de tous nos fous rire, de nos muscles douloureux et de nos mains qui portaient les marques des épines, mais aussi de la fierté d’avoir contribué à la naissance de quelquechose de beau . 
Je me souviens de Plume d’ange comme de la plus jolie rose que je n’avais encore jamais vue.
Je me souviens d’un petit garçon malade venu cueillir cette fleur qui lui était dédiée, à lui et aux siens.
Je me souviens qu’il s’appelait Antoine.
Les 2000 rosiers d’alterarosa ne fleuriront pas au palais des papes cette année et même si la promesse à été faite de les réinviter l’an prochain, je me couche ce soir un peu triste. Et je crois même, un peu plus triste que ça encore.

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